Voici un petit récit des origines de notre passion …
En 2014, coïncidant avec mes 40 ans (hasard ??) je décide enfin de me lancer dans une passion que j’ai depuis toujours, la course automobile. Je ne parle pas de regarder un Grand Prix le dimanche à la télé, je ne suis pas du tout amateur de sport-télé, mais de se poser dans un siège baquet et de courir pour de vrai.
Un reportage à la TV fini de me convaincre, ça sera la Caterham avec sa formule Academy, pensée pour les débutants, parfaite pour moi. ça n’est pas l’objet de ce post, mais je peux chaudement recommander l’exercice, des gens fantastiques, une ambiance incroyable, des sensations inimaginable, bref une expérience unique ! Cette vidéo résume très bien le concept, comté par votre serviteur et les copains :
Chaque course se dispute à au moins 600km de la maison, et il faut partir pour le week-end au moins, voir un peu plus.
Les deux premières saisons se feront avec la Caterham sur une remorque tirée par mon fidèle Dodge Durango (une autre histoire à raconter d’ailleurs), et des hébergements divers et variés, des trucs pas terribles, des trucs sympas, mais peu de coups de cœur à ce niveau.
Les circuits étant traditionnellement éloignés des bassins de population (on comprend pourquoi), les solutions d’hébergement ne sont pas toujours optimales, parfois relativement loin des circuits, et quand on tourne tôt, devoir se lever à 5h un samedi matin ça fait pas rêver …
On avance à 2015. Mon ami Mathieu, directeur du garage Aux Bonnes Automobiles, qui entretient tout mon parc auto, me propose de me prêter un van aménagé équipé d’un crochet d’attelage pour un week-end. ça tombe sur le week-end au circuit du Vigeant, dans le Val-de-Vienne, un des endroits les plus isolés, dans une région désolée, où les options d’hébergement sont très limitées …
N’étant pas du tout amateur de van ou camping car (j’ai en tête l’image de beaufs dans leurs camping-cars entassés dans un pauvre camping triste) je ne suis pas vraiment partant. En y réfléchissant un peu pendant la semaine (et n’ayant aucune solution d’hébergement) je craque à contre-cœur.
Wow … ce fut la découverte. Pour les courses, quel pied ! La toile de tente latérale tirée recouvre exactement la Caterham, pas besoin de monter la tente. On dort à côté, le matin, on s’habille directement en combi et on se jette dans la voiture, une heure de gagnée. Entre les courses, tous les potes sont ultra contents de pouvoir venir se prendre une boisson fraîche (non alcoolisée bien sûr), se poser sur un vrai siège, voir piquer un petit roupillon au fond du véhicule. Extraordinaire.
Au retour, je rends le véhicule à Mathieu, et je réfléchis … Sur le fond je suis pas amateur de camping-car, mais pour les courses c’est génial. Le van était très bien, mais trop limité en espace quand des potes arrivent, il faudrait plus grand. Il faudrait aussi un vrai moteur, car il faut tirer la voiture sur la remorque.
J’en discute avec Carole qui très clairement me fait comprendre qu’il ne faut surtout pas espérer la faire monter dans un camping-car … exclu !
En parallèle, ma situation professionnelle s’est salement compliquée, une histoire qui roulait et qui commence à sentir le roussi, qui me pèse sur le moral. J’ai besoin de quelque chose de nouveau, de différent.
C’est décidé, je me mets à chercher un camping-car bien motorisé, de taille plutôt supérieur, mais surtout, prix minimum, même si il n’est pas récent.
Je déniche la « pépite » sur un site de véhicules d’occasion. Le seul qui sort du lot est un Pilote Atlantis 580 de 1999, 60000km, 2.8l Turbo Diesel, à prix cassé car « nécessite une remise en état suite à une infiltration d’eau » … Bon je me dis, ça ne doit pas être bien grave … je pars le visiter :
Ok, l’extérieur c’est un camping-car de l’époque … rien à dire. Par contre, l’intérieur …
On va quand même faire le tour du quartier; au moins il roule nickel et la mécanique a été apparemment soignée.
Ouhla … mouais … je fuis direct ? Dans un élan de folie, je fais une proposition à moitié prix au vendeur. Je me dis « c’est bon, ça passera pas ». Bein si, c’est passé !!!
Je ne sais pas ce qui m’a pris mais j’ai acheté ce trognon de camping-car. Si, si !! Je sais pas, quelque chose m’a plu. Et l’idée de faire quelque chose de mes mains (je suis dans l’informatique) m’a séduit. Bien que bricolant depuis toujours, je n’ai jamais entrepris de projet si important. Et vu la situation actuelle, ça me fera du bien de m’investir dans autre chose. On y va !
L’ancien propriétaire, très sympa, lui aussi surpris je pense, me propose de me le livrer à la maison. Chose faite dans la semaine, je m’attelle au démontage. On va vite voir de quoi il en retourne …
Aïe aïe aïe … c’est tout pourri !! Partout !! Je vous dis pas l’odeur de sous-bois au printemps … Incroyable !!! Donc finalement y’a pas eu une infiltration d’eau, mais DES infiltrations d’eau … Je n’imagine pas le boulot que ça représentera. Je ne peux pas l’expliquer, mais je suis motivé, j’ai envie d’en découdre …
Vu l’état, il me faut prévoir une réfection quasi totale, et donc de démonter la structure et le toit. Il me faut donc trouver un endroit à l’abri. Chance inouïe, mes voisins paysans adorables ont de la place dans leur énorme halle où ils entreposent le foin. Jean-François me dit : « Par contre on aura besoin de la place en mai ». Là, on est fin février …
Je commence à me dire que je vais avoir besoin d’un coup de main. Par « chance » le chéri d’une copine à Carole, Fred, constructeur naval de formation, est actuellement au chômage. Je lui propose de me donner un coup de main, les problèmes d’infiltration ça lui fait pas peur. Et nous voici lancés pour environ 3 mois de travail ensemble, à raison de 4 bons jours par semaine environ.
Boum ! Mi-mai, le camping-car est hors d’eau, à temps pour libérer l’espace et retourner à la maison. Je finirai les travaux globalement tout seul à la maison.
Pour le fun, je décide de me créer une option unique : comme dans une Rolls-Royce, un plafond étoilé ! Je commande en Chine un kit initialement prévu pour un Hammam et je l’intègre dans un panneau « maison ».
Les travaux continuent jusqu’en juillet.
Finalement, Carole me donne un coup de main pour la déco et finit même par jouer de la visseuse et de l’agrafeuse électrique !
Et là je me dis : « Et si on partait cet été ?? » Sans trop y croire. Mais Carole me rétorque : « OK, mais en Bretagne alors ! »
J’ai bien compris ? Elle est finalement OK ?
Alors ce fut le rush final. Premier test électrique 2 jours avant de partir … tout fonctionne ! On teste l’eau le jour d’avant le départ … la pompe est morte ! Heureusement, il y a une pompe équivalente en stock pas trop loin, elle est remplacée dans la journée. On part enfin, sans eau chaude (qui finira par fonctionner) pour notre premier voyage, et pas des moindres …
Quelle aventure ! Je pense que cette reconstruction m’a évité des frais monstrueux de psy, j’ai pu m’aérer le cerveau, construire quelque chose de mes mains, reprendre confiance en moi pendant une période pas facile. Et quelle récompense !!!
Et pour d’autres idées d’escapades, n’hésitez pas à consulter la page « Escapades » de notre site. Bonne visite !
Je l’avais vu au tout début, plus tard totalement désossé, mais pas l’entre-deux, Félicitation, tu ne t’es pas découragé et quelle récompense, Carole a dit OK et elle en et Fan. Tous les week-ends à découvrir de belles régions. Ta maman est très fière de Toi