Dates : du 14 décembre 2025 au … janvier 2026
Km parcourus : … kilomètres ~
La singularité du Kosovo réside dans son statut politique unique (État nouvellement indépendant non reconnu par tous). Proclamée unilatéralement en 2008, son indépendance de la Serbie reste un point de friction majeur, cette dernière s’y opposant toujours.
Historiquement région clé pour l’identité serbe, elle est devenue un territoire à majorité albanaise et musulmane, créant une divergence culturelle et religieuse avec les Balkans orthodoxes voisins.
Même si le contexte géopolitique reste encore fragile, le Kosovo est un mélange fascinant d’héritage balkanique, ottoman et européen, offrant une beauté naturelle et une culture vibrante.
- Peja (en albanais) / Peć (en serbe)
- Canyon de Rugova
- Fushe Kosove
- Grotte de marbre de Gadime
- Mramor / Sanctuaire des ours
- Pristina
- Notre itinéraire au Kosovo à ce jour
- Notre itinéraire en Europe jusqu’à ce jour
Peja (en albanais) / Peć (en serbe)
Ce matin, lundi 15 décembre, nous nous réveillons toujours sous le brouillard. Nous avons dormi derrière un restaurant à quelques kilomètres de Peja. L’endroit n’était pas des plus glamours, mais il a bien fait l’affaire pour une nuit.
Avant d’arriver en ville, nous partons à la recherche d’une station-service qui aurait des petites bouteilles de gaz en stock afin de l’échanger avec la nôtre et d’en avoir ainsi toujours une de rechange. Nous traversons une espèce de petite banlieue et nous sommes atterrés de voir à quel point c’est sale. Les champs et les bords de route sont jonchés de déchets en tout genre. Mais ce n’est pas qu’au Kosovo, nous nous étions déjà fait la même réflexion au Montenegro.
Si le coin est très sale, les gens eux sont très serviables et sympathiques. Après 2 tentatives, nous arrivons à une station Kastrati et le jeune pompiste très courtois nous propose de remplir la nôtre. Bien que j’avais lu quelque part qu’il était possible de procéder ainsi dans certains pays plutôt que d’échanger une vide contre une pleine, nous n’avions jamais eu l’occasion de tenter l’expérience. En effet, à côté des pompes à essence, cette station propose le remplissage des bonbonnes de gaz. Et cela nous aura coûté 7.50€ pour 10 litres de gaz (c’est un mélange de propane et butane). On peut dire que, pour une fois, c’était une affaire rondement menée.
Nous parquons Gru sur le parking de l’hôpital et, au milieu des voitures, il y a une vache qui se balade en liberté. Nous qui aimons les contrastes, on est servi ! Avec ce temps bien gris, il fait un froid de canard. Nous sortons le bonnet et les gants et partons visiter la ville. Le long de l’avenue principale, nous croisons une quantité infinie de chiens errants qui slaloment à travers l’intense circulation. Ca me fait trop mal au coeur de voir tous ces toutous livrés à eux même. La plupart des devantures sont soit des petits markets qui proposent des fruits et légumes soit des entreprises médicales en tout genre (dentistes, polycliniques, physios et laboratoires d’analyses médicales). Etrange mélange !
Nous traversons le coeur de la ville, marchons jusqu’au bazar dont les échoppes vendent soit des contrefaçons de sacs, chaussures et vêtements soit des bijoux en or et argent. On se croirait plus en Turquie qu’au Kosovo. Et que dire des bâtiments : bon nombre sont en ruine ou complètement décrépis. Même les mannequins dans les vitrines quasiment vides semblent vouloir se barrer 😉 Bref, je ne sais pas si c’est à cause de ce temps maussade, mais nous ne sommes absolument pas sous le charme. Nous nous arrêtons manger dans un joli resto qui était recommandé sur l’un des sites que j’avais consulté. Mais ce n’est qu’une fois assis que nous constatons qu’il propose une cuisine méditerranéenne et non locale. Nous avons bien mangé mais nous aurions aimé goûter à la cuisine kosovar qui semble réputée. Ca sera pour une autre fois.
Nous récupérons Gru et partons visiter le monastère de Peje, également connu sous le nom de Patriarcat de Peć. C’est un monastère orthodoxe serbe médiéval situé à la sortie de la ville. Il comprend un groupe de 4 églises à dôme présentant de remarquables fresques médiévales. Ce monastère est important dans l’Église orthodoxe serbe, ayant servi de siège aux archevêques et patriarches serbes. Le complexe est réputé pour sa conception architecturale et son intérieur richement décoré, ce qui en fait un site important à la fois religieux et historique dans la région. On termine tout de même le tour de Peja par cette jolie visite !
Nous entrons ensuite dans le Parc national des Monts Maudits (un peu flippant comme nom) et trouvons un spot sympa pour dormir à l’entrée des gorges de la Rugova que nous souhaitons visiter demain.
A peine arrivés, une chienne peureuse mais vraiment affamée fait son apparition. Nous lui servons une bonne ration de croquettes et 2 minets (bien nourris eux) arrivent en hurlant pour réclamer leur part du gâteau. Croquettes pour tout le monde ! J’espère que ça les aidera à affronter les froides températures de la nuit.
A demain …




































Canyon de Rugova
Après la mésaventure « plus de gaz », hier soir juste avant de nous coucher c’était « plus d’électricité » ! Avec le peu de soleil et de kilomètres parcourus ces derniers jours, notre batterie cellule a de la peine à se recharger et nous sommes gourmands avec nos ordis et téléphones. Et qui dit plus d’électricité, dit plus de courant pour alimenter la pompe qui fait circuler le gaz à l’intérieur du véhicule. Conclusion de l’histoire, ce matin, mardi 16 décembre, il fait 5 degrés dans Gru. La solution de secours, laisser le moteur tourner un moment et mettre le chauffage à fond.
On déjeune rapidement et nous montons le long des gorges de Rugova. Il a fait très froid cette nuit et tous les arbres sont couverts de givre, c’est superbe. Nous passons dans des tunnels tout serrés et la route creusée dans d’impressionnants rochers semble vouloir nous avaler. Nous passons devant de belles chutes qui jaillissent de la montagne et l’eau de la rivière a une couleur hallucinante. Le paysage est vraiment magnifique.
Nous redescendons en plaine, traversons à nouveau Peja, toujours sous le smog. Comme nous souhaitons recharger notre batterie cellule à fond, il faut que nous trouvions un spot avec l’électricité pour la nuit prochaine. Et autant dire que les campings ne sont déjà pas nombreux dans la région alors ouverts à cette saison, c’est pas simple. Et les aires de camping-cars sont inexistantes.
Nous trouvons une place sympa chez un privé à une vingtaine de kilomètres de Pristina, capitale du pays que nous avons prévu de visiter. Sur le chemin, il y a de belles chutes d’eau à voir, donc nous décidons d’y faire un saut. Sauf que la route pour nous y rendre est pleine de gros travaux, donc on roule au pas pour éviter les ornières. Et pour bien faire, le GPS se broute complètement et nous fait faire un monstre détour sur ces routes complètement défoncées. Nous finissons quand même par arriver et là, on constate que la route pour aller jusqu’aux chutes n’est pas vraiment praticable en camping-car. Et à pied, il faut compter une heure de marche aller/retour et il fait un froid polaire. Bref, on renonce et histoire qu’on ne soit pas venu pour rien, on s’arrête manger au resto du coin richement décoré pour les fêtes de fin d’année. Y’a des rubans et des guirlandes de partout. Le personnel est très sympa et nous nous régalons.
Puis direction Fushe Kosove, petite localité à 15 minutes de Pristina où nous passerons les 2 prochaines nuits dans le jardin d’une famille Kosovar très amicale. Elle propose toutes les commodités et même un petit-déjeuner typiquement local.
A croire qu’on porte malheur mais vers 22h30, panne d’électricité dans tout le quartier ! Bon, heureusement notre batterie est chargée à bloc. On dormira au moins au chaud cette nuit !
A bientôt …



















Fushe Kosove
Mercredi 17 décembre, après une bonne nuit, c’est journée boulot pour Marcel et séance manucure pour moi. Hier, à notre arrivée nous avons donné notre linge à laver, juste avant la panne d’électricité. Espérons que nous pourrons le récupérer avant notre départ demain matin. Car à notre réveil, toujours rien. Nous contactons la famille pour lui demander si cela est normal et elle nous informe que c’est fréquent au Kosovo, qu’elle a appelé la société mais qu’elle ne sait pas quand la situation reviendra à la normale.
Bon, ce n’est pas trop grave, notre batterie est toujours bien pleine. En fin de matinée, l’électricité revient un moment puis se coupe à nouveau. Et ça sera comme ça tout l’après-midi. Ce n’est qu’en fin de journée que la panne semble réparée, pourvu que ça dure.
En fin d’après-midi, bonne surprise, la fille de la maison arrive avec notre linge tout propre et repassé, quel service (payant bien sûr) ! Et en début de soirée, c’est le père de famille qui vient frapper à notre porte avec une assiette de flia, spécialité traditionnelle kosovar qui se compose de plusieurs couches de crêpes rôties, chacune recouverte de crème et servie comme un gâteau. Selon certaines traditions albanaises, ce plat est préparé à la naissance d’un enfant pour lui porter chance. Le mot signifie d’ailleurs « offrande ». Super attention, merci beaucoup à la famille !
Bonne nuit …



Jeudi 18 décembre, nous goûtons au petit-déjeuner traditionnel que nous avons commandé la veille. La mère de famille a bien du mérite car ce matin, il n’y a à nouveau plus d’électricité. Elle a dû cuisiner notre nourriture sur un petit réchaud à gaz, la pauvre ! En tout cas, on se régale avec ce copieux repas.
En fin de matinée, nous réglons notre dû (40€ pour 2 nuitées, 2 petits-déjeuners (15€), lavage et repassage de notre linge 8€)) puis nous reprenons la route. Notre prochaine halte est à 33 kilomètres d’ici.

Grotte de marbre de Gadime
Nous arrivons à la grotte de marbre à midi mais elle n’ouvre qu’à 13h00. Du coup, nous allons boire un café juste à côté. Le propriétaire nous accueille hyper chaleureusement et nous parle tout de suite en allemand qu’il pratique bien mieux que nous. Il nous demande tout de suite d’où on vient, nous raconte qu’il a travaillé plusieurs années en Suisse, dans différents cantons. Décidément, le Kosovo et la Suisse, c’est vraiment une histoire d’amour.
A 13h00, nous achetons nos billets (2€/personne) et un guide nous attend pour la visite qui dure une trentaine de minutes. La grotte de marbre de Gadime est un site naturel remarquable au Kosovo, célèbre pour ses formations uniques en marbre blanc nacré, ses stalactites et stalagmites colorées et son histoire géologique fascinante. Découverte fortuitement en 1969, elle offre des galeries sculptées par l’eau, où l’on trouve des cristaux d’aragonite et des traces de vie ancienne, avec une température constante d’environ 13 degrés. Elle abrite également des colonies de chauves-souris de 8 espèces différentes, actuellement endormies pour survivre à l’hiver. Les grottes me fascinent, j’adore prendre en photo toutes ces impressionnantes formes façonnées par la nature. C’est magique !
Nous visitons ensuite le Monastère de Gračanica, monastère orthodoxe serbe fondé par le roi de Serbie Stefan Milutin en 1321. Les murs intérieurs sont intégralement recouverts de fresques de scènes de la Bible et d’icônes orthodoxes. C’est très beau.
Après un petit arrêt au bord du lac Badovac, réservoir artificiel qui approvisionne en eau la ville de Pristina, nous dormons ce soir sur le parking du sanctuaire des ours à Mramor que nous visiterons demain. Nous sommes seuls sur le parking, enfin sans compter les quelques chiens errants et les ours bien à l’abri dans leur tanière.
Bonne nuit …












































Mramor / Sanctuaire des ours
Ce matin, vendredi 19 décembre, on déjeune et nos copains à 4 pattes aussi. Puis, séance bricole pour Marcel qui, pour faire simple, cherche à ajouter un thermostat sur le chauffage de la batterie cellule. Lorsqu’il fait moins de 5 degrés, elle se met en protection et ne charge plus. Donc, lorsqu’il fera moins de 7 degrés, la bricole de Marcel s’allumera et réchauffera la batterie. La classe ! Mais avant ça, pas mal de boulot de programmation et d’électronique.
De mon côté, nettoyage de Gru et préparation de nos valises, car nous prenons l’avion ce dimanche pour aller passer les fêtes avec nos familles et nos amis alsaciens qui viennent nous rejoindre quelques jours en Suisse. Hâte de passer un peu de temps avec les gens qu’on aime.
Dans l’après-midi, nous partons visiter le sanctuaire des ours qui a été créé en 2012 pour offrir un foyer adapté aux anciens « ours de restaurants » du Kosovo, autrefois détenus dans de minuscules cages et servant à attirer les clients. Après des années de lutte acharnée, le réseau QUATRE PATTES est parvenu à faire interdire cette pratique cruelle dans le pays en 2010 et a fait bâtir ce sanctuaire adapté à leur espèce.
Au sanctuaire, les ours ont enfin la possibilité d’exprimer leurs comportements naturels, tout en ayant accès à des soins vétérinaires essentiels. L’environnement offre 16 hectares aux animaux pour qu’ils puissent agir à leur guise, se déplacer librement ou se cacher. Les ours ont à leur disposition des arbres et des structures en bois sur lesquels ils peuvent grimper, ainsi que des étangs pour s’y baigner. Mais surtout, le sanctuaire permet aux ours d’hiverner (contrairement aux hérissons ou aux marmottes qui hibernent), un aspect essentiel à leur bien-être.
Et à mi-décembre, autant dire que ce n’est pas la période où ils sont le plus actifs. Sur les 18 ours actuellement au parc, nous n’en verrons que 3. Mais cela aura suffit à notre bonheur de les apercevoir dans leur magnifique environnement.
Après notre tour, nous allons manger une morce au restaurant du parc qui ne propose que des plats végétariens, petit clin d’oeil au régime alimentaire de l’ours qui est principalement végétal (à 85%). Et quelle bonne surprise, la nourriture est vraiment excellente, servie avec un énorme pain maison accompagné de gjizë, fromage frais similaire à du fromage blanc ou de la ricotta fait à partir de lait caillé. Tout est délicieux et nous embarquons le reste de pain et de fromage que nous finirons ce soir. Et cerise sur le gâteau, le prix est de 16,50€ pour 2 limonades naturelles, 2 plats, l’énorme pain et le fromage. C’est le très bon côté du Kosovo, une bonne cuisine très bon marché.
Ce soir, nous passons encore la nuit ici, c’est super calme (forcément les voisins hivernent), sans déchet (c’est tellement rare qu’il faut le relever) et nous sommes en pleine nature. Un bien beau spot !
A demain …

















Pristina
Samedi 20 décembre, nous arrivons à Pristina, capitale et plus grande ville du Kosovo qui compte environ 210’000 habitants. Nous nous parquons à côté du Centre de la jeunesse et des sports et partons découvrir la ville sous un brouillard bien tenace.
Nous passons tout d’abord près de la sculpture Newborn, monument contemporain commémorant la déclaration d’indépendance du Kosovo vis-à-vis de la Serbie. Notre regard est rapidement attiré par le Grand Hotel Pristina, un soit-disant 5 étoiles. J’avais vu des photos sur Internet et nous décidons d’y pénétrer. Nous arrivons dans un hall d’entrée bien austère où il est interdit de prendre des photos, je me demande bien pourquoi. Nous montons tout d’abord au « bar » de l’hôtel, où quelques « clients » sont accoudés au bar en fumant leur cigarette. Oui oui, au Kosovo (comme au Montenegro d’ailleurs), il est encore possible de fumer dans les lieux publics, comme les restaurants ou les hôtels. Nous prenons discrètement l’ascenseur et montons au 12e étage. Lorsque la porte s’ouvre, nous sommes accueillis par un fauteuil en velours miteux qui trône au milieu d’un hall à la moquette plus que douteuse. Nous avons vraiment de la peine à imaginer que quelqu’un ait envie de dormir dans une de ces chambres. Malheureusement, elles sont fermées à clé, pas moyen de voir à l’intérieur. Mais on trouve quelques photos intéressantes sur Internet !
Nous parcourons le boulevard Mère Teresa, plus importante rue piétonne de la capitale bordée de cafés, d’arbres et de jolies décorations de Noël que nous aurons le plaisir de voir illuminées en fin de journée. Nous nous arrêtons dans un petit marché de Noël pour déguster un chimney, pâtisserie traditionnelle originaire de Transylvanie. La pâte briochée est enroulée autour d’un cylindre en bois et cuite lentement dans un four avant d’être garnie selon les goûts de l’acheteur. Un régal !
Après un petit arrêt chez le barbier pour Marcel, nous passons devant la Cathédrale Sainte-Mère-Teresa puis découvrons LA curiosité de Pristina, la Bibliothèque nationale du Kosovo et son bâtiment aux formes plus qu’originales. A l’intérieur, le sol du hall est une œuvre unique composée de mosaïques de marbre et ornée d’un grand dôme en verre. En ressortant, nous apercevons l’Eglise chrétienne orthodoxe serbe du Christ Sauveur dont la construction a commencé en 1992 mais interrompue par la guerre du Kosovo.
Après cette balade, nous faisons une petite pause gourmande au restaurant Liburnia, l’un des plus vieux restaurants de la ville. Ouvert depuis 1992, il propose une cuisine albanaise traditionnelle dont nous nous sommes régalés pour 17€. Au retour, nous profitons des illuminations de Noël avant de quitter Pristina en fin de journée.
Demain matin, nous prenons l’avion à l’aéroport de Pristina direction Genève. En discutant avec la famille qui nous avait accueillie dans son jardin, cette dernière nous a proposé de laisser Gru chez elle plutôt qu’à l’aéroport. Et le monsieur nous amène même à l’aéroport demain matin, trop sympa ! Nous partons donc durant 2 semaines en laissant notre moustachu en toute sécurité.
D’ici là, on vous souhaite à tous de très belles fêtes de fin d’année et au plaisir de vous retrouver début janvier 2026 pour la suite de nos aventures. Gros bizszszsoux.




















































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