Bosnie-Herzégovine : Pays à l’héritage multiculturel profond
Bosnie-Herzégovine : Pays à l’héritage multiculturel profond

Bosnie-Herzégovine : Pays à l’héritage multiculturel profond

Bien que peu touristique, la Bosnie-Herzégovine offre une nature montagneuse et préservée. L’héritage de l’Empire ottoman est encore visible à travers l’architecture, la culture et les traditions mais l’influence austro-hongroise a également laissé des traces, notamment dans les réformes éducatives et l’urbanisme de certaines villes.

La Bosnie se caractérise par sa diversité culturelle et religieuse, avec des communautés musulmanes, orthodoxes et catholiques qui cohabitent. Sa riche gastronomie est influencée par l’héritage ottoman et les traditions des Balkans.

Entre nature et paysage, héritage historique et multiculturalisme, hospitalité et gastronomie, la Bosnie est un pays d’Europe balkanique qui mérite d’être découvert.

Bihać

Jeudi 18 septembre, nous entrons sur le sol bosniaque. La première chose qui nous frappe en passant la frontière est le nombre de chiens errants au bord des routes. Nous qui aimons les animaux, ca nous fait mal au coeur. L’avantage c’est que l’on pourra distribuer notre stock de croquettes que nous nous trimbalons depuis l’Italie.

Nous faisons une première halte à Bihać, petite ville au bord de la rivière Una. Nous profitons de retirer un peu de monnaie locale, des Mark convertibles. Pour rappel, la Bosnie ne fait pas partie de l’Europe, même si elle est à déposer sa candidate en 2016 et que son statut de candidat a été reconnu par l’Union européenne en 2022.

Après une petite balade le long de la rivière et un verre sur une terrasse, nous reprenons la route.

Parc national de l’Una

Chutes d’eau de Štrbački buk

Pour notre première nuit en terre bosniaque, nous dormons pour 10€ dans un petit camping au bord de la rivière Una, sur le terrain privé d’un couple. Un vrai petit coin de nature sauvage près des chutes de Štrbački buk que nous visiterons demain.

Vendredi 19 septembre, après une nuit très tranquille, nous profitons de la belle météo pour nous jeter dans la rivière. Dans l’après-midi, nous allons visiter ces fameuses chutes d’eau. L’entrée coûte 12 KM, soit 6€/personne. En cash uniquement. Štrbacki Buk est l’une des cascades les plus impressionnantes et les plus célèbres du Parc national d’Una. La cascade se compose de deux parties, d’une hauteur totale de 25 mètres. Entouré d’une nature et d’une forêt intactes, nous profitons du bruit enchanteur de l’eau et de l’atmosphère mystique des environs.

Après 35 minutes sur une petite route défoncée pleine de travaux, nous arrivons à Martin Brod. Cette nuit, nous nous arrêtons dans un parc très sympa, toujours au bord de la rivière Una pour passer la nuit. L’endroit est aménagé avec des tables de pique-nique, des barbecues, y’a même des WC et des douches chaudes. Encore un spot nature qui accueille avec plaisir les véhicules récréatifs.

Ce soir, nous profitons des lieux pour manger une bonne grillade, chiller un peu avant une douce nuit bercée par le bruit de la rivière.

Bonne nuit …

Chutes d’eau de Martin Brod

Samedi 20 septembre, après une nuit super calme, nous déjeunons dehors avant une rapide baignade dans la rivière. Elle est encore plus froide que les autres fois. Pendant que nous nous réchauffons au soleil, nous faisons la connaissance d’un très vieux toutou qui est affamé. Ni une ni deux, on lui sert deux gros bols de croquette, il se régale le papy.

Puis nous partons à pied à la découverte du village de Martin Brod qui ne tient qu’à quelques maisons. Le village est resté dans son jus, comme bloqué il y a 30 ans en arrière.

La légende raconte qu’ une belle jeune fille appelée Marta tomba amoureuse d’un jeune homme aux cheveux bouclés qui vivait de l’autre côté de la rivière Una. Les parents de la jeune fille n’approuvaient pas cet amour. Un jour, tard dans la soirée, Marta partit sur l’Una pour rejoindre son amoureux. Elle prit le gué, fait de rochers glissants, glissa et tomba dans l’un des rapides de l’Una. Pendant quelques secondes, des mèches de ses cheveux dorés sont restées à la surface de l’eau vert émeraude, puis elle a disparu. Ce gué (brod) fut baptisé Martin Brod (le gué de Marta). C’est ainsi que le nom de cette petite localité garde le souvenir de la jeune et belle Marta et de son amour malheureux interdit.

Nous passons devant l’église du monastère serbe orthodoxe de Rmanj puis nous poursuivons notre balade jusqu’aux grandes chutes d’eau. Une passerelle en bois permet de les admirer au plus près. Quelle force, quelle énergie ! Puis nous grimpons un petit sentier jusqu’à un moulin toujours en activité. Le fils de la maison nous montre comment il fabrique encore la farine avec une pierre à meuler qui a plus d’un siècle. Et juste à côté de l’entrée, un de ces fameux moulins à laver, ancêtre du lave-linge. Ingénieux !

Nous retournons jusqu’à l’entrée (qui coûte 2€/personne), puis traversons la rivière. Nous admirons les petites baignoires formées par le courant, c’est féérique. Nous marchons jusqu’aux petites chutes d’eau qui se trouvent au pied d’un bistrot. On s’arrête boire une limonade (dans les Balkans, c’est un jus de citron dans de l’eau, mais on peut rajouter du sucre selon son goût) et manger quelques minis donuts fait maison.

Après cette petite collation bienvenue, nous rebroussons chemin et nous profitons de chiller un peu au soleil. Dans l’après-midi, nous prenons une route bien sinueuse en direction de Jajce, à 140 kilomètres de là. On se rend alors bien compte que le pays est très vallonné et couvert d’une épaisse forêt. C’est vraiment très beau.

En fin de journée, on se trouve un petit coin au bord du lac de Pliva pour passer la nuit.

Lac Pliva

Dimanche 21 septembre, nous faisons un tour au bord du lac Pliva devant lequel nous sommes parqués.

Le Lac Pliva (Plivsko Jezero) est un ensemble de deux lacs, le grand et le petit lac, connus pour leur beauté naturelle et la célèbre cascade des moulins en bois, Mlinčići, datant de la période ottomane et qui sont protégés comme Monument National.

Nous les visitons et sommes émerveillés par la magnifique succession de cascades qui s’écoulent tout autour des moulins. Entouré de verdure et de rochers, le lieu est superbe et paisible.

Dans l’après-midi, nous nous baignons dans le petit lac et profitons de cette chaude journée de septembre. Un dimanche relax au soleil.

A demain …

Jajce

Ce matin, lundi 22 septembre, nous quittons le petit lac Pliva et nous nous arrêtons à quelques kilomètres de là, près du pont des amoureux. Une jolie passerelle en bois serpente à travers des cascades qui se jettent dans le petit lac. Encore un spot nature de toute beauté !

4 kilomètres plus loin, nous voici à Jajce. La ville s’est développée en tant que centre défensif et commercial. Au cours du 15e siècle, elle devient la capitale où Stjepan Tomašević, roi de Bosnie de 1461 à 1463, est couronné. En 1461, la forteresse, le palais royal et la chapelle ont été construits. Jajce est la dernière ville à tomber sous le joug des Turcs en 1528, après plusieurs sièges infructueux. Pendant la domination turque, la ville perd considérablement de son importance, son pouvoir défensif s’affaiblit et les murs de la forteresse, jadis imprenables, s’effritent. Jajce a été complètement détruite dans un grand incendie en 1658 et n’a commencé à se rétablir qu’à partir des années 1880.

Nous montons tout d’abord aux ruines de la forteresse qui offre une vue bien dégagée sur les alentours. Après une limunada bien fraîche sur une terrasse, nous nous baladons un peu dans la ville puis nous nous arrêtons manger une morce au pied de la cascade. Jajce est, semblerait-il, la seule ville au monde qui a une cascade en plein centre-ville. Elle a été déclarée comme l’une des 12 plus belles cascades du monde et mesure 21 mètres de haut.

Dans l’après-midi, après quelques courses au Bingo (supermarché bosniaque), nous roulons jusqu’à la petite ville de Turbe, à mi-chemin de Sarajevo. Pour y arriver, pas d’autoroute, mais une nationale en très bon état qui longe la rivière et toujours bordée par une luxuriante forêt. La nature est vraiment très belle dans ce pays.

Ce soir, nous dormons à côté d’un très joli restaurant traditionnel tout en pierre et bois et qui autorise les nuitées sur son parking. En contre-partie, nous y dégustons quelques spécialités bosniaques pour 25 BAM, soit CHF. 12.25 pour 2 plats, une salade, une eau minérale et une limunada. C’est vraiment très bon marché et savoureux. En plus, le serveur est super sympa et très souriant. Ca termine bien cette belle journée.

Bonne nuit …

Butmir / Tunnel de Sarajevo

Mardi 23 septembre, nous partons à la recherche d’un support moteur inférieur, car le nôtre est très usé et nous avons un gros bruit à chaque fois que nous passons les vitesses ou lorsque nous arrêtons le moteur de Gru. Et ça fait passablement de kilomètres que c’est comme ça.

Marcel a diagnostiqué le problème depuis quelques jours et notre pote garagiste l’a confirmé. Cette pièce est morte, il faut la changer. Nous avons attendu d’être proches de Sarajevo pour maximiser nos chances de trouver la bonne pièce.

Après quelques kilomètres, nous passons devant un magasin de pièces détachées automobiles et tentons notre chance. Les gars sont super sympas et parlent un peu l’anglais. Ils n’ont pas la pièce mais téléphonent à un garage du coin. Bingo, il en a une en stock et est d’accord de nous la changer.

40 minutes plus tard, nous quittons le garage avec un support moteur installé tout neuf, le tout pour CHF. 32.-, pièce et main d’oeuvre comprises. Et plus aucun bruit désagréable en passant les vitesses. Quel bol incroyable !

Nous arrivons à Sarajevo en fin d’après-midi. Nous décidons de visiter le tunnel de Sarajevo, appelé le tunnel de l’espoir.

Le but du tunnel creusé sous l’aéroport de Sarajevo était de relier deux territoires bosniens que l’armée serbe était parvenue à séparer. Il permit à des troupes bosniaques de rejoindre la ville assiégée. Il servit également à rétablir les communications, à apporter de l’aide humanitaire à Sarajevo ainsi que des armes aux militaires et à faciliter la fuite de civils. Chaque jour, 3’000 à 4’000 personnes, soldats bosniaques, membres des forces des Nations unies et civils ainsi que 30 tonnes de marchandises empruntaient le tunnel pour un trajet de 2h environ. Tout au long du siège, le tunnel vit passer 2 à 3 millions de personnes, dont 400’000 civils bosniaques qui fuyaient Sarajevo.

Aujourd’hui, il ne reste qu’une portion d’une vingtaine de mètres de tranchée visitable. On essaie de s’imaginer ce qu’ont pu vivre les gens de l’époque, partagés entre la peur de mourir et l’espoir de jours meilleurs. Une visite prenante.

A quelques kilomètres de là, on trouve une belle aire de camping-car où nous passerons les prochaines nuits.

A bientôt …

Sarajevo / Jour 1

Ce matin, jeudi 25 septembre, nous partons visiter Sarajevo. L’aire de camping-car que nous avons trouvée est très chouette, mais à une quinzaine de kilomètres du centre. Pour nous y rendre, nous avons le choix entre prendre un taxi, y aller en bus (l’arrêt le plus proche est à tout de même à 38 minutes de marche puis 45 minutes de bus) ou à vélo. Nous optons pour cette dernière option. Bonne ou mauvaise idée, on verra bien.

Nous sommes à peine sortis de notre stationnement qu’on se fait déjà klaxonner par une voiture et invectiver par un mec à vélo. Ca commence bien ! L’aller se passe plutôt bien, mais aucune piste cyclable en vue. On se fait klaxonner par des camions, on ne sait pas trop si c’est pour nous signaler leur présence ou pour nous signifier qu’on les emmerde. On remarque vite que les rares vélos roulent sur les trottoirs ici. Alors, on fait de même.

Après une bonne demi-heure, nous voici au centre. Notre première halte se fait à l’Avaz Twist Tower, gratte-ciel de bureaux construit entre 2006 et 2009. Avec ses 142 mètres de haut (172 en comptant l’antenne), elle était, lors de son achèvement, le plus haut immeuble des Balkans. L’ascenseur nous emmène au 35e étage à une vitesse fulgurante. Nous prenons un apéro au Sky Lounge 35 et admirons la vue panoramique sur la ville et ses environs. Cela permet de se rendre compte à quel point la ville est entourée de collines et de montagnes.

Notre prochaine étape est le marché de la ville Markale construit en 1895 dans un style néo-Renaissance. Les personnes vegan trouveront difficilement leur bonheur dans ce pays très carnassier. La plupart des stands proposent de la viande fraîche ou séchée et de nombreux fromages. Nous achetons un morceau de boeuf séché qui sera parfait pour un prochain apéro. Nous poursuivons notre balade par la rue Ferhadija, artère commerçante animée de la ville et y’a un monde fou. Impossible de slalomer en deux roues ici, nous trouvons un coin pour les déposer et continuons à pied.

Nous passons devant la belle Mosquée de Gazi Husrev-Bey, l’une des premières construites par les Ottomans. C’est l’heure de la prière, alors nous n’entrons pas. Nous visitons Baščaršija, centre historique, culturel et le plus ancien quartier de Sarajevo. C’est le cœur de la ville, un bazar ottoman où l’on trouve des boutiques, des mosquées, des cafés et la célèbre fontaine Sebilj construite en 1891 et habitée par des milliers de pigeons.

Nous nous arrêtons manger au restaurant Dveri qui propose une très bonne cuisine locale. On aurait vite fait de passer à côté si on n’a pas l’adresse, car ce tout petit restaurant se situe au fond d’une cour discrète. Et nous ne sommes vraiment pas déçus de notre choix, car les plats mijotés maison sont délicieux et la décoration florale vraiment très cosy.

Nous admirons ensuite l’imposante Bibliothèque nationale construite dans un style pseudo-mauresque. Elle est l’un des édifices les plus représentatifs de la période austro-hongroise. Inauguré le 20 avril 1896, l’hôtel de ville servait à des fins administratives. Après la Seconde Guerre mondiale, il fut mis à la disposition de la Bibliothèque nationale et conserva cette fonction jusqu’à l’agression contre la Bosnie-Herzégovine. En 1992, le bâtiment fut touché par des projectiles d’artillerie. L’incendie détruisit complètement l’hôtel de ville, ainsi que l’immense collection de la Bibliothèque nationale universitaire, riche de près de deux millions d’ouvrages. La rénovation de l’hôtel de ville, commencée en 1996 et prolongée jusqu’en 2014, fut entièrement réalisée conformément aux documents d’origine.

Nous passons ensuite à la boulangerie Bistrik réputée pour faire les meilleurs burek de la ville. Cette tourte feuilletée originaire d’Asie centrale, traditionnellement fourrée de viande hachée et d’oignons a été popularisée par l’Empire ottoman et est devenue un plat emblématique des Balkans. Cela fera notre régal pour le souper de ce soir.

Après un passage au dessus de la rivière Miljacka par le Pont latin, nous décidons de goûter à une autre spécialité orientale, le Salep. Boisson chaude très répandue en Turquie, en Grèce, ainsi que dans de nombreux pays des Balkans et du Moyen-Orient, elle est traditionnellement préparée avec de la poudre de Salep issue d’une orchidée cultivée en Turquie et en Grèce dont on récupère les tubercules pour en faire de la farine. Cette farine est mélangée avec du sucre, puis on y ajoute du lait bien chaud et on saupoudre de cannelle. Même si aujourd’hui il est presque impossible de trouver du salep pur car très coûteux, on trouve des sachets tout prêts de poudre aromatisée au salep. Pour CHF. 3.– la boisson, c’était bien évidemment une préparation prête à l’emploi, mais je me suis tout de même régalée. Et le café situé dans une petite rue piétonne toute mignonne était tout à fait typique et très sympa.

La nuit tombe vite ici, alors en fin de journée, nous remontons sur nos vélos et amorçons le chemin du retour. A ces heures-là, la circulation est intense et on doit slalomer entre les voitures et le tram. On n’arrête pas de se faire klaxonner alors nous empruntons au maximum les trottoirs. Mais pas évident car ils sont bondés en centre-ville. Lorsque nous arrivons en banlieue, il y a moins de monde, mais ils sont étroits et surtout pleins de trous. On sert les fesses plus d’une fois !

40 minutes plus tard, nous voici enfin à bon port. Le bilan de cette sortie à vélo est plutôt mitigée, bien que nous ayons adoré découvrir cette ville aux influences mélangées entre l’Orient et l’Occident. Les bosniaques ne sont pas particulièrement aimables avec les vélos sur la route et les pistes cyclables sont quasi inexistantes. Ce n’est définitivement pas la ville la plus indiquée pour se balader en deux roues. Heureuse tout de même d’avoir pu dégourdir les rayons de ma monture.

Bonne nuit …

Sarajevo / Jour 2

Vendredi 26 septembre, nous retournons à Sarajevo mais en camping-car cette fois-ci. Nous souhaitons monter en télécabine à Trebević, montagne qui a accueilli une partie des Jeux olympiques de 1984.

Après coup, si on pouvait nommer cette journée elle s’appellerait « la journée des routes interminables et des chats errants ».

J’ai trouvé un parking au centre-ville, reste encore à y arriver. Nous quittons l’aire de stationnement en fin de matinée et la circulation est déjà bien intense. Ce foutu GPS a tendance à nous faire passer par une petite colline, chemin soi-disant plus rapide que nous avons déjà emprunté à vélo. Nous commençons à connaître le coin.

A un moment donné, au lieu de redescendre la colline pour arriver en ville, il nous fait poursuivre la route à flanc de coteau, à travers des petits hameaux au dessus de Sarajevo. Résultat, on se retrouve une fois de plus sur des routes caillouteuses, très étroites, avec des avant-toits qu’il faut éviter dans des petits villages qui n’ont jamais dû voir de camping-car de leur vie. Alors qu’il y a une route toute droite qui va de la banlieue au centre ! Mais comme elle est plus longue et plus encombrée, le GPS ne nous la propose pas. Ca m’énerve !

Après quelques passages un peu galère, on rejoint enfin une vraie route, le long de la rivière. Bien sûr, lorsque on arrive au stationnement, il n’y a pas de place. On voit juste au-dessus de là un gars qui nous fait signe, avec des gros bus touristiques stationnés. Le virage pour atteindre le chemin est bien serré mais on y arrive. Le type nous demande 15€. Quoi ??? 15€ pour un coin qui ressemble plus à un terrain vague qu’à un parking, il se fout de nous. Il m’assure même que le prix des places où on voulait se mettre initialement coûte 20€. Il se fout vraiment de ma gueule ! J’ouvre l’appli Park4night et le prix est en fait de 10€ la journée. Le type est bon perdant et me dit qu’il est d’accord pour 10€.

Bon, allez on se calme et nous allons prendre notre télécabine. Il est déjà presque 13h00 et on se dit qu’on mangera une morce au sommet. La montée coûte 60 KM, soit environ CHF. 30.– pour 2 tickets. C’est vachement cher quand on sait qu’on peut manger un repas complet à ce prix-là. Mais bref, on monte.

Une fois en haut, la vue sur la ville est impressionnante, c’est une belle journée ensoleillée. Avant de poursuivre notre balade, on veut manger une petite morce rapide mais lorsqu’on arrive au restaurant, on se rend compte que c’est juste un café, il n’y a que des boissons et trois donuts qui se courent après. Génial ! C’est pas grave, sur Google, il y a un petit snack qui propose de repas à emporter. Sauf que le snack n’existe pas/plus. Quand ça veut pas, ça veut pas.

Nous décidons d’aller voir ce pour quoi nous sommes montés ici, j’ai nommé l’ancienne piste de bobsleigh aujourd’hui complètement laissée à l’abandon. La piste mesure 1,5 kilomètres et a été achevée en 1982, juste avant les Jeux de 1984. Elle a accueilli les épreuves de bobsleigh et de luge du 10 au 18 février 1984 (tout ça juste pour 8 jours) et c’est l’Allemagne de l’Est qui a remporté les médailles d’or et d’argent dans le bob à deux et à quatre.

Nous marchons à même le bitume qui a accueilli autrefois de la glace et des patins de luges bien affûtés. Aujourd’hui, c’est le paradis des graffeurs et la nature y a repris ses droits. Un très joli spot d’Urbex que nous prenons plaisir à parcourir jusqu’en bas.

Une fois à l’arrivée, nous avons déjà parcouru environ 130 mètres de dénivelé et la remontée jusqu’au télécabine nous semble trop rude. Alors pas d’autres choix que de redescendre à pied. Il fait beau, ça va être sympa. Sauf qu’il nous reste bien 4 kilomètres à faire avec un dénivelé de presque 600 mètres, sans eau et le ventre vide. Je ne vous raconte pas l’état de nos genoux et de nos pieds après cette petite balade des plus relaxantes.

En chemin, nous passons par des petits hameaux perdus, on a même tenté de faire du stop à un moment, mais en vain. On a vu tout un tas de minous, du petit effrayé au moyen très sympa pour finalement croiser toute une équipe de minis chatons qu’on a dérangé en train de téter leur mère. Pas farouches du tout, ils nous ont grimpés dessus et joué avec nos lacets de chaussures. Une petite pause douceur vraiment bienvenue.

Il est 15h30 quand nous apercevons enfin un restaurant. Quel bonheur de manger une morce, se désaltérer et reposer nos pauvres jambes. Enfin surtout les miennes ! Mais bon, il nous reste encore du chemin, 20 bonnes minutes à faire, toujours en descente. Il doit bien être 17h00 quand nous arrivons à destination. On en peut plus, on est mort. Et il faut encore réussir à sortir de ce fameux parking. Aucune visibilité pour reprendre la route principale et un virage bien pentu. Après plusieurs tentatives et manoeuvres, le pare-chocs frotte bien méchamment au sol et une partie des vis qui le maintient en place sautent. On s’arrête à la station-service juste en-dessous et Marcel remet tout en place. Plus de peur que de mal, mais bon ça finit notre journée.

Il est donc 17h30 et il nous faudra une bonne demi-heure pour réussir à sortir de Sarajevo, avec ses nombreux embouteillages et ses innombrables feux rouges. Heureusement, nous avons peu de route à faire, une petite heure avant d’arriver à la ville de Konjic que nous visiterons demain. Pour l’heure, c’est un comprimé d’anti-douleurs et dodo.

Bonne nuit …

Konjic

Samedi 27 septembre, nous visitons la ville de Konjic, célèbre pour son vieux pont construit en 1682. Il est considéré comme le point de rencontre entre l’Herzégovine et la Bosnie. Fait de pierre, avec un total de 6 arches, il fait partie des plus beaux ponts de la période ottomane.

Situé au bord de la rivière Neretva, l’endroit est très réputé pour les sports en eaux vives, comme le rafting. A cette saison, le niveau de l’eau ne nous paraît vraiment pas assez haut sans risquer de se râper les fesses sur les cailloux.

Après un rapide petit tour dans la ville qui n’a que peu d’intérêt et une morce sur une terrasse, nous avons rendez-vous à 15h00 pour LA visite qui fait venir de nombreux touristes dans cette vallée bien reculée. A 7 kilomètres du centre, une maison ordinaire de prime abord cachait le secret le mieux gardé de l’ancienne République fédérative socialiste de Yougoslavie, le Bunker de Tito. L’installation connue sous le nom de bunker ARK D-0/Tito est ouverte au public depuis 2011, année depuis laquelle le ministère de la Défense de la Bosnie-Herzégovine, en présence de l’OTAN, a déclaré l’installation comme militairement sans perspective.

Construit dans le plus grand secret pendant 26 ans, il était conçu pour abriter l’élite politique et militaire yougoslave en cas d’attaque atomique durant la Guerre Froide. Il permettait à 350 personnes de rester dans l’établissement pendant une période de 6 mois en cas de guerre nucléaire, grâce à des conteneurs capables de contenir 50 tonnes de pétrole, des systèmes de climatisation, des réservoirs d’eau de 170 m3 et de l’eau courante provenant de puits situés dans les montagnes. La température dans le bunker se situe entre 21 et 23 degrés avec une humidité comprise entre 60% et 70%, ce qui représentait des conditions de vie souterraines quasi optimales.

La structure couvre une superficie de 6’854 m2 et contient plus de 100 pièces, dont des dortoirs, 2 grandes salles de conférence, 5 centres d’opérations contenant des liaisons téléphoniques directes avec la présidence, 2 cuisines, 5 grandes salles de bains, un centre de cryptographie, un accès à la télévision par câble et une salle d’opération d’hôpital entièrement équipée. 5 pièces sont dédiées aux appartements du maréchal Tito.

Aussi fou que cela puisse paraître, le bunker est resté un secret d’État jusqu’après l’éclatement de la Yougoslavie dans les années 1990. Tous les équipements, encore fonctionnels aujourd’hui, et le mobilier sont restés dans leur jus. Grace à la climatisation installée à l’époque et qui fonctionne encore aujourd’hui 24h/24, l’état de conservation du site est remarquable. Une incroyable immersion dans un lieu chargé d’histoire bien qu’il n’ait jamais été utilisé par Tito.

Nous poursuivons notre route et longeons le lac de Jablanica. Le paysage entre les montagnes de la région Herzégovine est juste superbe. Nous nous arrêtons pour observer la curiosité de la ville, le vieux pont ferroviaire. À l’origine, ce pont ferroviaire fut construit sous l’empire Austro-Hongrois en 1888 et a été détruit une première fois durant la seconde Guerre Mondiale par les partisans de Tito pour contrer l’invasion nazie. Il fut remplacé provisoirement par un pont en bois (brûlé entre-temps) puis reconstruit en 1943 par les allemands.

En 1968, il sera de nouveau détruit pour les besoins d’un film (La bataille de la Neretva, réalisé par Veljko Bulajic). Toutefois, les images tournées lors du tournage de la destruction du pont ne seront pas utilisables à cause de l’importante fumée émise lors de l’explosion. Le réalisateur, convaincu que le pont détruit offrirait une formidable attraction touristique pour la ville de Jablanica, finira par tourner la scène avec des maquettes du pont.

Finalement, en 1991, une crue de la Neretva finira par emporter les restes du pont ferroviaire dont il ne reste aujourd’hui plus qu’une structure affalée de sur les berges de la rivière.

Ce soir, nous dormons dans le jardin d’un privé à Blagaj. Le gentil propriétaire des lieux nous amène même une assiette de biscuits et du jus de cerises en signe de bienvenue. Trop sympa ! Demain, d’autres curiosités nous attendent dans le village.

Bonne nuit …

Blagaj

Dimanche 28 septembre, nous sommes réveillés par la propriétaire qui vient nous amener le petit-déjeuner composé de 2 pains traditionnels bosniaques, du fromage frais et du miel. Tellement sympa et compris dans le prix de 10€/par nuit, c’est vraiment imbattable !

La météo prévoit de la pluie dans l’après-midi, alors nous profitons de marcher jusqu’au tekija, lieu de pèlerinage pour la communauté derviche. Comparés à un mode de vie monastique au sein des monastères chrétiens, les derviches des tekijas n’y vivent pas, mais se contentent de s’y rassembler en raison d’une prière et d’un culte communs. Niché au pied d’une immense falaise surplombant la source de la rivière Buna qui émerge de la grotte, ce tekija est célèbre dans les Balkans et attire des pèlerins sunnites et chiites du monde entier.

De retour vers Gru, nous sortons une chaise longue et chillons dehors une quinzaine de minutes avant de nous faire rincer par le fameux orage. Dans l’après-midi, nous levons le camp et partons en direction de Trebinje, à quelques kilomètres de la frontière croate.

Zavala / Grottes de Vjetrenica

Ce soir, nous nous arrêtons dormir dans un petit camping très bien noté, l’auto camp Sunny Valley. Le propriétaire nous offre un verre de vin blanc de sa production et nous discutons un bon moment avec lui. Nous faisons également la connaissance des 3 chats qui vivent sur place, dont deux jeunes minettes super avenantes. Il ne leur faut pas longtemps pour découvrir les joies du camping-car et de ses confortables banquettes.

Lundi 29 septembre, le beau temps est de retour et les minettes aussi. Nous chillons la fin de matinée avec elle, puis il est temps de se remettre en route. Le propriétaire nous a conseillés de visiter les grottes de Vjetrenica à une vingtaine de minutes de route. Nous n’attendons qu’une quinzaine de minutes avant la prochaine visite guidée qui dure 45 minutes.

Mesurant plus de 7 mètres de long, cette réserve naturelle, la plus grande grotte de Bosnie-Herzégovine, est connue pour ses impressionnantes cavernes souterraines et sa riche biodiversité. Ce captivant système de grottes est non seulement une merveille naturelle, mais aussi un site important pour les chercheurs et les passionnés de nature. Elle abrite une grande diversité d’espèces cavernicoles, deux cents espèces différentes y ont été recensées. Des ossements d’ours et de léopard vieux de 40’000 ans y ont également été découverts.

Une belle balade rafraîchissante sous les entrailles de la terre. Après quelques kilomètres, nous passons la douane croate, aucune attente à cette période de l’année et sans contrôle particulier. Nous allons profiter de notre maison en Croatie pendant le mois d’octobre et de la venue de plusieurs amis qui viendront nous trouver.

Ivresse d’ailleurs se sédentarise à nouveau pour quelques semaines, on vous retrouve avec plaisir dans le courant du mois de novembre pour la suite de nos aventures à travers l’Europe. A tout bientôt …

Retrouvez toutes nos autres escapades ici.

Notre itinéraire en Bosnie-Herzégovine jusqu’à ce jour

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